La douleur

La douleur est le symptôme le plus craint et le plus fréquent en fin de vie, mais il existe aujourd’hui des moyens très efficaces pour la prendre en charge. A quoi est-elle due ? Comment peut-on la soulager ?

La douleur est un symptôme très fréquent en fin de vie. Elle est source d’angoisse et peut affecter la qualité de vie. La plupart des patients ne souhaitent qu’une chose : être soulagés de toute douleur. En 1999, puis en 2002, la loi a insisté sur le droit des patients à être soulagés de toute douleur et sur le devoir du médecin de tout mettre en œuvre pour soulager ces douleurs.

A quoi est due la douleur ? Quels sont les différents types de douleur ?

La douleur correspond à une expérience à la fois sensorielle et émotionnelle. Il y a deux grands types de douleurs :

  • les douleurs que l’on appelle « neuropathiques » lorsqu’un nerf est touché :  elles se manifestent par des sensations de type brûlures, décharges électriques,  picotements, fourmillements, engourdissements, démangeaisons, etc.
  • les douleurs dites « nociceptives » : elles sont liées à une infection ou à une inflammation, comme par exemple dans le cas d’un cancer en pleine évolution et/ou au stade terminal.

Il est important de les distinguer car elles ne sont pas sensibles aux mêmes traitements.

En plus de la sensation physique et sensorielle qu’elle provoque, une douleur devient vite insupportable du fait de ses conséquences émotionnelles (tristesse, dépression, anxiété), ainsi que du fait de son retentissement sur la vie quotidienne : le sommeil, l’appétit, l’activité, la relation à autrui, le travail. Un patient dont la douleur n’est pas soulagée peut aller jusqu’à perdre le goût de vivre.

Conseils pour aider un proche à gérer la douleur au quotidien, en lien avec l’équipe soignante

  • Aider la personne à parler de sa douleur et l’encourager à en parler régulièrement avec l’équipe soignante.

  • Aider le proche à identifier les facteurs et les moments où la douleur s’aggrave ou se soulage : la fatigue, le stress, les soucis ou le manque de sommeil peuvent influencer l’intensité de la douleur, alors que le repos, les loisirs, la distraction, de l’attention, les occupations peuvent diminuer la douleur.

  • Échanger avec la personne sur son traitement et parler de l’importance de respecter les prises régulières d’antalgiques afin d’éviter que la douleur ne s’installe.

  • Proposer au proche de rencontrer un psychologue pour parler de sa douleur

  • Envisager la possibilité de mettre en place des techniques complémentaires : acupuncture, relaxation, sophrologie, hypnose, auriculothérapie, etc.

  • Penser aux remèdes maison pour soulager certains types de douleur : la chaleur, le froid, des cataplasmes d’argile verte, etc. Le médecin et l’équipe soignante vous guideront vers le remède le plus approprié.

Toute douleur peut-elle être soulagée ? Comment ?

En France, aujourd’hui, on a les moyens de soulager toute douleur quitte à aller, dans les cas extrêmes, jusqu’à pratiquer une sédation, c’est à dire endormir un patient, s’il le faut.

On classe les médicaments antidouleur, appelés antalgiques, selon l’intensité douloureuse qu’ils sont censés soulager :

  • les médicaments du palier 1 sont utilisés pour traiter des douleurs d’intensité faible : ce sont par exemple le paracétamol, l’aspirine ou les anti-inflammatoires classiques
  • pour les douleurs d’intensité moyenne on a recours aux médicaments du palier 2, comme le paracétamol associé au tramadol (Ixprim, Zaldiar), à l’opium (Lamaline/Izalgie) ou à la codéine (Co-doliprane, Dafalgan codéiné)
  • pour les douleurs les plus sévères, on prescrit des médicaments du palier 3 : par exemple la morphine (Skenan, Moscontin, Sevredol), l’oxycodone (Oxynorm, Oxycontin) ou le fentanyl (Durogesic). Ces médicaments du palier 3 sont réservés aux douleurs liées au cancer ou aux douleurs aiguës de très forte intensité que l’on n’arrive pas à soulager autrement

Plus rarement, d’autres médicaments moins classiques peuvent être utilisés en complément de ces antalgiques classiques, si cela s’avère nécessaire, comme le Lyrica ou le Neurontin par exemple, s’il y a une composante neuropathique à la douleur, ou comme le Cymbalta, l’Effexor ou encore le Laroxyl qui ont aussi un effet antidépresseur.

D’autres médications ou techniques spécifiques à différentes situations cliniques sont aussi disponibles, comme par exemple la radiothérapie pour soulager des douleurs liées à des métastases osseuses. Enfin, si la douleur échappe à tout traitement, le patient peut demander au médecin à être endormi pour ne plus ressentir la douleur. En toute fin de vie, en cas de douleur réfractaire, il a depuis la loi du 2 février 2016 le droit de demander une sédation profonde et continue jusqu’au décès.

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